Molière exprime deux vision
des autorités dans ses pièces. Cette différence est bien marquée dans les œuvres Tartuffe et L’avare.
D’abord, dans L’avare, Molière nous présente un officier complètement ridicule. En effet, lorsque l’agent
chargé d’enquêter sur le vol d’or arrive, il fait un bref interrogatoire et puis il rend sa sentence en ne s’appuyant
que sur le visage des accusés. Il n’y a pas de délibération n’y de procès, l’officier ne se fie qu’à
son instinct, ce qui est évidemment insensé. De cette façon, Molière dénonce les pratiques judiciaires qui sévissait en 1660.
Dans un époque où les procès pleuvent et servent les plus fortunés, Molière nous présente, dans L’avare, la justice
comme il la perçoit.
Par contre, c’est le contraire qui est
présenté dans Tartuffe. Effectivement, Molière ne présente pas les failles de la justice, il semble même en faire l’éloge
ou du moins, la présenter comme elle devrait être. Lorsque Tartuffe escroque Orgon, il revient chercher son dû en compagnie
de quelques exempts (officiers du roi chargés de procéder aux arrestations). Cependant, il semble qu’on ne puisse berner
les officiers de Louis XIV. En effet, les officier reconnaissent Tartuffe et l’arrête pour des méfaits qu’il avait
commis auparavant. Sans l’intervention des hommes de Louis XIV, Tartuffe aurait gagné. C’est grâce aux exempts
de Louis XIV que Tartuffe est reconnu et enfermé. De plus, à la fin de la pièce, le roi annule le contrat signé d’Orgon
qui autorisait Tartuffe à prendre possession des biens de son hôte.
Pourquoi la représentation de la justice
est elle si divergente entre les deux œuvres? D’abord, il a été mentionné plus haut que Tartuffe avait connu des problèmes de censures imposés par l’Église. Il est intéressant de constater que c’est finalement grâce à l’intervention de Louis XIV que la pièce a pu être
jouée. Si le roi ne s’était pas mêler du dossier, la pièce n’aurait jamais été jouée. Molière était au courant
de ce fait et il a en quelque sorte voulu remercier le roi dans sa pièce. Si les exempts n’étaient pas intervenus, Tartuffe
aurait gagné. Si le roi n’était pas intervenu, la pièce n’aurait pas été jouée et l’Église aurait gagnée.