D’abord,
Molière ne se contente pas de critiquer le pouvoir de l’argent et de la religion, il s’attaque aussi au pouvoir
familial. Dans les deux pièces, il met en scène des familles où le père a tous
les droits. Molière ne veut pas supprimer l’autorité paternelle, il veut simplement démontrer que cette autorité peut
être mal employée. Le mariage dans l’Avare en est un bon exemple. Effectivement, en 1660, les pères mariaient
souvent leurs enfants dans leur propre intérêt. Les mariages pouvaient rapporter beaucoup. Harpagon est au courant de ce fait
et il désire retirer beaucoup en demandant une dot beaucoup trop élevée à Marianne : Frosine parlera même de 12 000 livres
par an. Ce qui est suffisant pour faire vivre une famille de douze personnes pendant toute une année. Bien entendue, Frosine exagère, mais la véritable dot demeure élevée. Dans le but de faire de l’argent,
les pères de l’époque ignoraient souvent les sentiments de leurs enfants. L’amour était relégué au second plan.
C’est le père qui avait le dernier mot et qui décidait à qui il mariait ses enfants. « Valère semble […]
exprimer la pensée de Molière », lorsque le père et le fils discute de mariage. Effectivement, Valère qui s’exprime
ainsi, en parlant du mariage : « Il y va d’être heureux ou malheureux toute sa vie ». Pour Valère, le mariage n’est pas seulement une question d’argent. Molière
ne dit pas que c’est injuste qu’un père choisisse la fiancée de son garçon ou de sa fille. Il dit simplement qu’un
père devrait être en mesure de prendre une décision qui plairait à son fils ou sa fille.
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